samedi 23 juin 2012

Patagonie Chilienne




Patagonie Chilienne


                 Au Royaume des vents pires...



      A proprement parler, la Patagonie, ce n’est pas la porte à côté…


 

Il faut, évidemment, se rendre d’abord à Santiago du Chili (environ 16 heures d’avion)…

Puis, atteindre Punta Arenas, 3000 km plus au sud
(4 heures de vol avec escale technique à Puerto Montt)…

Puis arriver à Puerto Natales (250 km au nord-est, soit 3 heures de bus)…

Et enfin, emprunter 130 km de pistes en 4x4 jusqu’à l’entrée du Parc National de Torres del Paine


Parmi la soixantaine de Parcs Nationaux que compte le Chili, celui de Torres del Paine
est l’un des plus réputés. Et le fait que ce soit, précisément, le Parc le plus austral du Monde
n’est pas étranger à cette notoriété.

Le massif montagneux du Paine constitue une curiosité géologique
distincte de la Cordillère des Andes à laquelle il est pourtant adossé.

Il y a 12 millions d’années, une énorme masse de roches volcaniques émergea
 sous la strate sédimentaire magellane.

Au fil des millénaires, l’érosion intense exercée par de gigantesques glaciers
a généré un étonnant paysage d’une incomparable beauté.

Seulement, voilà…

En ces contrées lointaines, il est possible de vivre les quatre saisons dans la même journée,
 et il est, par voie de conséquences,  tout aussi impossible d’effectuer une prévision météo
 fiable au-delà de… 3 heures de temps…

Malgré donc les aléas de la météo, nous avons opté pour un « trek » (avec guide) de onze jours,
 ce qui à nos yeux de baroudeurs, constituait la meilleure façon de nous consacrer
à la découverte de cette Nature hors du commun…
 Et nous ne le regrettons pas…

 

Les 200 photos qui composent ce blog relatent donc ce séjour pédestre,
 au fil des 120 km de sentiers, de passerelles, de gués, d’éboulis, de tourbières et de forêts primaires que nous avons parcourus avec nos tentes et nos sacs à dos.
 
La qualité de ces clichés est tributaire des conditions climatiques
 (et parfois aussi, psychologiques) ambiantes.
 Alors, si certains peuvent paraître un peu fades, ils ont, au moins, le mérite de témoigner
des conditions parfois hostiles auxquelles nous avons été confrontés
 au gré de cet inoubliable périple.
 Réussies ou pas, ces photos font désormais partie de nos « meilleurs souvenirs »…
 
(document "Le Guide du Routard")
 

 

PUNTA ARENAS

« La ville aux toits bleus »




Punta Arenas (120 000 habitants) est relativement jeune, puisque fondée en 1848.

Elle présente l’infortune d’être située juste à l’aplomb du « trou » dans la couche d’ozone.

Le soleil y est donc de 8 à 10 fois plus virulent qu’ailleurs. 2 ou 3 jours suffisent pour obtenir un hâle égal à celui qu’on obtient ailleurs en 3  semaines… Oui, mais à quel prix ?..

                 Vital, ici : ne pas se laisser hâler…


Neuf voitures sur dix sont des taxis…


Dans le cimetière de Punta Arenas, le Quartier Français,
où reposent marins, aventuriers, colons et commerçants…


« L’Indien »
Cet imposant monument honore la mémoire de Magellan, « découvreur » du Chili en 1520.


Mais surtout, il possède un pouvoir magique :
"caresser le pied de l’Indien porte bonheur et assure de revenir, un jour, à Punta Arenas"…
Dont acte…    Et ça marche ! (J’en témoigne…).
 

PUERTO NATALES

      (15000 habitants)


Les « 40èmes rugissants » et les « 50èmes hurlants » sont juste devant...
Qui le croirait face à cet océan d’huile ?... 
A l’horizon, le Détroit de Magellan se morfond dans ses brumes…


Taggée mais stoïque, l’antique loco du « Frigorifico Bories »
a choisi pour terminus la place de l’église…


La poésie, délicieusement kitsch, des vitrines de Puerto Natales.



A la « Tranche de pastèque », il ne reste guère que quelques bananes. Régime, régime…


« Bazar »… « Bazar »… Vous avez dit « bazar » ?...




Façades parées de couleurs vives pour mieux tromper l’ennui…



… ou hérissées d’écailles pour mieux affronter les embruns…


En pistes pour Torres del Paine…


A la fois très proches et encore lointaines,
« las Torres » (les Tours), majestueuses, défient les randonneurs.



Sur 130 km pulvérulents, des usagers de tout poil…



CERRO CASTILLO



Polyvalence : ce bâtiment rustique et solitaire cumule les fonctions 
de poste de police, cafeteria, poste à essence, pharmacie, bureau de poste, musée et douane…
Bienvenue à Cerro Castillo !...
Ici, c’est vraiment le début de la fin du monde…



Son aérodrome minimaliste…


Sa frontière avec l’Argentine…


Entrée dans le Parc National par le Pont Kusanovik.
 

TORRES del PAINE


Déclaré par l’Unesco « Réserve Mondiale de la Biosphère »,
le site de Torres del Paine étend ses splendeurs sur 242 000 hectares…
 

Fin de la piste…
Et top-départ pour dix jours et cent-vingt kilomètres de rando et de grimpette…
 

Premiers pas sur les planches…


D’entrée, d’innombrables passerelles, à la stabilité toute relative,
permettent le franchissement d’impétueux torrents…


Le Refugio Chileno, notre premier objectif, se tapit, paraît-il aux sources du Rio Asensio



Cette vallée fut, jadis, le repaire d’un certain Asensio, redoutable voleur de chevaux
 aux mœurs barbares qui coupait à vif la langue de ses victimes avant de la manger crue !…



Que d'eau! Que d'eau!



Soudain, en croupe dans les flots mêmes du Rio, surgit une blonde amazone :
incognito et solitaire, l’actrice américaine Cameron Diaz, s’éclate dans la sierra…



Pour accéder au Refugio Chileno, l'ossature arthritique d'un pont bancal en allumettes...

 

"Morrena Acarreo", l'opressante moraine...
Face à nous, un éboulis cyclopéen de 300 mètres d'épaisseur...


Corps à corps avec la pierre pour franchir l'obstacle...


Montée à blocs!...


Et puis, enfin, la récompense...
"Une formidable forteresse hérissée de tours, de pinacles et de cornes monstrueuses,
 audacieusement pointés vers le ciel. Par ses couleurs et par ses formes, c'est la conjonction architectonique la plus fantastique et spectaculaire que l'imagination humaine puisse concevoir."
Alberto de Agostini (Alpiniste, premier vainqueur de la Tour Sud en 1958).


Pour une parfaite contemplation, isolement et isolation...
Limpide architecture de parois naturelles d'un kilomètre de hauteur...


Seuls, vents, nuages et condors se disputent ces espaces lacérés de citadelles imprenables...


Les "Tours" jouent les coquettes. Elles n'accordent que d'éphémères apparitions
avant de se nimber à nouveau de brume.


Entre bourrasques et embellies, trois aiguilles de pierre
figées dans la perpétuelle incertitude du temps...


Escaladées pour la première fois en 1958,
LAS TORRES
Sud, dite de Agostini (2850m), Centrale (2800 m), Nord, dite Monzino (2600 m).


Précautions de funambules pour franchir les torrents...


Parfois, sentier et torrent ne font plus qu'un. La progression n'en est que plus éprouvante...


Puis le relief s'assagit et le sentier serpente parmi de verts coussins truffés d'épines:
les "nénéos" (Mullinum spinosum).


Progression en balcon le long du Lago Nordenskjöld.


Les Aonikenkes et les Tehuelches chassaient en ces lieux, il y a onze mille ans...


 
Parfois, l'apparition fantasque d'un bonsaï équilibriste...




"LOS CUERNOS"




La création de cette superbe oeuvre d'art a duré douze millions d'années...




"Où le continent s'achève et où commencent les glaces éternelles,
 naît la saveur la plus pure de la bière."
Telle est la devise de la Bière Austral qui a choisi "Los Cuernos" pour emblème.


Hostiles et dangereuses, les forêts patagones demeurent, pour la plupart, des espaces inviolés...


"Qui ne connaît pas la forêt chilienne ne connaît pas le monde." (Pablo Neruda)


Plus de sept mètres de pluie s'abattent, chaque année, sur les forêts vierges des confins chiliens.


Ici, le danger vient de partout...
D'en haut, s'abattent des branches colossales...


En bas, règnent de piègeuses tourbières...




Le sentier incertain est semé d'embûches,
sinistres séquelles de violentes tempêtes, d'avalanches ou d'incendies gigantesques...


Savoir s'insinuer dans un labyrinthe de vestiges décharnés par les cataclysmes...


Une pancarte l'atteste:
 "Interdit par grand vent", ce pont suspendu ne peut supporter qu'un seul passager...
(Oui, mais au fait? "Un "homme averti" n'en vaut-il pas, précisément, "deux"?...)


Retour dans la forêt...



"Plus de carte. Plus de route...
Une forêt primaire infranchissable, fatras pourrissant de ronciers géants, de branches enchevêtrées, de tourbières méphitiques..." (Marion Festraëts)



L'hostilité des éléments: après le bois, l'eau...


Espérer une hypothétique passerelle pour franchir le plus forcené des torrents du Paine,
le "Rio del Frances"...
 

"Rio Bravo!"


"El VALLE del FRANCES" (La Vallée du Français)




Eole, ici, défie la pesanteur.


Des rafales rageuses inversent les cascades et les projettent vers le sommet de la montagne!...


Le souffle d'un réacteur décape la vallée. Rester debout relève de l'exploit...


La "QUEBRADA de los VIENTOS", une soufflerie dantesque...



"Le "Coup de Williwoo", une rafale massue de 150 km/h
qui met un homme à terre sans prévenir..." (Marion Festraëts)


La Patagonie est le seul endroit au monde qui soit situé sur le passage des terribles vents d'ouest déferlant de l'Antarctique. Les "Cinquantièmes Hurlants" tourbillonnant sur eux-mêmes,
 les quatre saisons peuvent se succéder dans la même journée...


Les Indiens les appellent "las banderas" (les drapeaux)... Ici, les arbres croissent à l'horizontale.


Vent à plus de cent à l'heure et nuées d'embruns glacés pour un mémorable bivouac
sur les rives du Lago Péhoé...  Nuit dans la tente. Attente dans la nuit...


Les éléments calmés, les "notros" (Embothrium coccineum) embrasent l'été austral de Péhoé.
 


Un catamaran de poche pour traverser le Lago Pehoe.



Au pied du massif du Paine, la pampa. Apparemment, pas âme qui vive à perte de vue...


Et puis, soudain, au hasard de la piste, une floppée d'auberges propose ses services.



Tel ce gîte de rêve, avec, au fond du jardin, le massif le plus somptueux de Patagonie...



Un horizon de conte de fée...


Les saumons du Rio Serrano attirent les pêcheurs du monde entier.




La Laguna Margarita: les truites y (vag)abondent.



La preuve!...

 

En remontant les fjords...

Une escale à l'Estancia "LOS PERALES".

Après plusieurs heures de navigation embrumée, émerge, inespéré, le ponton d'une "estancia".


Terrassés par les vents incessants et glacés qui balaient le fjord,
les arbres vaincus ne peuvent que s'incliner...


Par un rustique portillon de bois, l'Estancia "Los Perales" s'ouvre sur le Fjord Ultima Esperanza.


La piste? Désormais, c'est ce camion aussi rutilant que patriote, qui la trace, lui-même,
à son gré, dans l'immensité de la pampa...
 


Aujourd'hui, c'est jour de tonte... Strip tease intégral en moins d'une minute!

 
Chaque tondeur dépouille plusieurs centaines d'animaux par jour.

Le "gaucho":  Il passe sa vie à cheval et son domaine n'a pas l'horizon pour limites...

 
Une pimpante roulotte sert de gîte au gaucho vagabond.
Coquette quoique austère, c'est "sa cabane dans la pampa"...


Un poêle à tourbe et un équipement sommaire meublent ce logis spartiate et itinérant.


Reprendre le bateau pour s'immiscer touours plus profondément dans les entrailles du fjord...
L'air fraîchit encore. les brumes s'épaississent...



Une proue de sang à l'assaut des vagues turquoise...


Objets flottants à identifier: les premiers icebergs...


Le froid s'intensifie...


Maintenant, on pénètre dans l'aire glaciaire...

 
Ile flottante au curaçao sur crème de marrons...
 

Jeux d'eau, de lumière et de glace dans un monde de cristal...

 
Une sublime Galerie des Glaces...







Navigation à vue pour une croisière improvisée en premières glaces...


Glaces tous risques...


Dans le Parc National O'Higgins, le Glacier SERRANO dévale du Pic Balmaceda
 pour "vêler" dans le Fjord Ultima Esperanza.


La calotte glaciaire de Patagonie demeure la plus grande masse de glace de la Planète,
en dehors des Pôles.



"Tout est extrême en Patagonie et les sentiments qu'elle inspire, inoubliables.
On est au bout de la route.
Quelque part dans la toundra sibérienne, avec, en arrière-plan,
des paysages plus majestueux qu'en Alaska.
On ne pouvait réver d'une plus belle fin pour un si grand continent."
(Le Guide du Routard)

 
Face aux séracs gigantesques des glaciers, le mot "Patagonie" prend tout son sens:
"Terre de Géants".


 
Toute une horde de Liliputiens se mesure aux vertigineuses crevasses du glacier.
 

Immortaliser, au pied-même du colosse, cet instant suprême et privilégié...

8000 mètres d'altitude séparent les deux photos suivantes,
 prises, exactement à l'aplomb l'une de l'autre.






La FLORE de PATAGONIE

Quelques plantes et champignons rencontrés au hasard du sentier...






Explosion de lupins sauvages (Lupinus polyphyllus) à l'aube du printemps austral.


Soudain, une poignée d'écus d'or scintille dans son noir écrin de basalte...


Calcéolaire "Topa topa" ou "Pantoufle de dame" (Calceolaria biflora).
 
 
 

 
Fleur des cascades  (Ourisia ruelloïdes)
Pour mieux séduire les pollinisateurs (abeilles et oiseaux mouches), les massifs se parent de rouge.
Pour mieux les accueillir, les fleurs se font clochettes ou "bouteillettes" (botellitas).


 
Les "fleurs des cascades" s'épanouissent sous des rideaux arachnéens de perles cristallines.


 
C'est la pause des genêts... (Sarothamnus scoparius)
 

Le "notro" (Embothrium coccineum) ou "arbre de feu" peut atteindre six mètres de hauteur.

 
Ce flamboyant austral possède un pollinisateur exclusif, le "fio-fio" (Elaenia albiceps),
 un minuscule oiseau migrateur (qui doit son nom à son cri), qui vient, chaque année,
 tout exprès, du Brésil...


Roses ou blanches, les digitales (Digitalis grandiflora)


Les marguerites (Leucanthenum maximum) croissent parmi les herbes folles de la pampa.

 
Toujours précieuses à découvrir, les orchidées...  Orchidée jaune (Gavilea lutea)


Orchidée de Magellan (Chloraea Magellanica)

 
Les délicieuses baies de l'été: le "calafate" (Berberis buxifolia)

 
  La "Chaura" (Pernettya mucronata)

 
Pérézie bleue (Perezia recurvata)


Etonnant!... Croissant dans les rocailles gelées,
les "Chilcos" (Fuchsia magellanica) atteignent trois mètres de hauteur.


C'est Noël. Les fuchsias sauvages flamboient à l'orée des glaciers patagons.

 
?

 
? Coronile (Coronilla varia) ?


"Boule de neige" Bola de nieve (Lycoperdon maximum).
Cette vesse de loup géante, comestible, peut atteindre 80 cm de diamètre...


Pour consommer ce champignon, on le laisse sur pied, et on le débite, en tranches, au jour le jour, comme un jambon...

 
"El pan del Indio"  Le pain de l'Indien  ou encore "Bigüeñas" (Cyttaria darwinii)
 
Ce champignon arboricole, haut perché, est un excellent comestible, cru, bouilli, frit, grillé ou séché. Très abondantes en décembre, ces curieuses éponges constituent une appréciable denrée de survie que l'on stocke prudemment pour prévenir d'une disette. D'où son surnom de "Pain de l'Indien".
 
 

La FAUNE de PATAGONIE

 
 
10000 lièvres
2500 guanacos
250 condors
et 25 pumas
garantissent l'èquilibre de l'écosystème du Paine
 
Certains de ces animaux ont daigné se laisser approcher...
 
 
Le Condor des Andes (Vultur Gryphus).
Quand il aura 90 ans, Apucondor, le "Dieu volant" mettra fin à ses jours
 en planant jusqu'à l'épuisement... El condor pasa...

 

L’envol du Condor.
 
Par-delà l’escalier des roides Cordillères,
Par-delà les brouillards hantés des aigles noirs,
Plus haut que les sommets creusés en entonnoir
Où bout le flux sanglant des laves familières,
L’envergure pendante et rouge par endroits
Le vaste Oiseau, tout plein d’une morne insolence,
Regarde l’Amérique et l’espace en silence,
Et le sombre soleil qui meurt dans ses yeux froids.
La nuit roule de l’Est, où les pampas sauvages
Sous les monts étagés s’élargissent sans fin ;
Elle endort le Chili, les villes, les rivages,
Et la mer Pacifique et l’horizon divin ;
Du continent muet elle s’est emparée ;
Des sables aux coteaux, des gorges aux versants,
De cime en cime, elle enfle, en tourbillons croissants,
Le lourd débordement de sa haute marée.
Lui, comme un spectre, seul, au front du pic altier,
Baigné d’une lueur qui saigne sur la neige,
Il attend cette mer sinistre qui l’assiège :
Elle arrive, déferle, et le couvre en entier.
Dans l’abîme sans fond la Croix australe allume
Sur les côtes du ciel son phare constellé ;
Il râle de plaisir, il agite sa plume,
Il érige son cou musculeux et pelé,
Il s’enlève en fouettant l’âpre neige des Andes,
Et, loin du globe noir, loin de l’astre vivant,
Il dort dans l’air glacé, les ailes toutes grandes.

 Charles Marie Leconte de Lisle
(Poèmes barbares).



Le charognard le plus actif de la pampa, le "caracara" ou "carancho" (Caracara cheriway).


Véloces et craintifs, les ibis dorés de Patagonie...

 
La "Banduria baya" ou Ibis doré (Theristicus caudatus)
 
 
La pampa résonne de leurs couinements disgracieux.
 

Chez les "ñandus", on a échangé les prérogatives parentales.
Durant 40 jours, le mâle couve les oeufs que plusieurs femelles ont pondus dans le même nid.
 Puis, il s'occupera, seul de tout la marmaille, pendant trois mois...
 

Papa Ñandu "paterne" jalousement sa précieuse paire de jumelles... "Papa Poule"...
 Avec ses 25 kilos, le ñandu patagon ou "choïque" (Pterocnemia pennata) est l'un des oiseaux
les plus lourds de la planète.

 
D'innombrables palmipèdes prolifèrent en Patagonie.
Telle cette femelle "Caranca" (Chloephaga hybrida).

 
Mâle "Cauquén" (Chloephaga picta).

 
"Pato anteojillo" ou canard à lunettes (Anas specularis).

 
En vol, "Cauquéns à tête grise" (Chloephaga poliocephala).

 
Voici un "cygne qui ne trompe pas", puisqu'il "trompette"...
Le plus grand des palmipèdes antarctiques: le Cygne à cou noir (Cygnus melancoryphus).

 
Malgré le froid, les flamants osent...
Flamants australs (Phoenicopterus chilensis).

 
 Le "Pico carpintero".
 Dans les forêts primaires de Patagonie, ce "charpentier" n'a que l'embarras du bois...

 
Avec ses 45 cm de haut, le "Carpintero" (Campephilus magellanicus)
est l'un des plus grands pics de la planète.

 
Perroquet le plus austral du monde, la "Cachaña"ou Canure émeraude (Enocognathus ferrugineus).
Ces perruches bavardes passent le plus clair de leur temps à moissonner les pignons des araucarias.

 
Feignant une blessure, la grive des Falcklands attire les indésirables à l'écart de son nid.
"Zorzal Patagonico" (Turdus falcklandii).

 
Le "Loïca" (Sturnella loyca).

 
Le "Sobrepuesto negrito" ou Superposé noir (Lessonia rufa). 

 
Le "Tero", vanneau chilien, (Vanellus chilensis) s'égosille
 pour alerter la pampa de la présence d'un prédateur.

 
Symphonie en noir et blanc pour les cormorans envahisseurs (Phalacrocorax magellanicus).


Plus à l'aise dans l'eau que sur la terre, les Pingouins de Magellan (Sphenniscus magellanicus).

 
La dégaine empruntée, dans leur uniforme amidonné, les pingouins se suivent et se ressemblent...

 
Trois épaisseurs de plumes sur une bonne couche de graisse...

 
...les pingouins ne craignent pas les rigueurs du climat antarctique.

 
Autrefois ressource vitale des Indiens Ona et Tehuelches,
 le guanaco (Lama guanicoe) vit en troupeaux sauvages d'une trentaine d'individus.


 
1,20 mètre au garrot pour un poids de 110 à 120 kg: le guanaco est l'unique camélidé patagon.

 
Les femelles allaitent leurs "chulengos" de l'année.
 
 
Chez les guanacos, on se prélasse, on s'ébroue...

 
...et l'on s'accouple... (Chaque mâle dispose de trente femelles...).

 
Malicieux et repus, les renards (Pseudalopex griseus)
 sont les principaux prédateurs des lièvres qui pullulent.
 
 
Renardeaux à même la piste.

 
Maître Renard bâillerait-il aux corneilles?... "Fabuleux" dirait La Fontaine...

 
Quand on est un lièvre (Lepus timidus), il n'est guère agréable de vivre dans la pampa,
 sous la triple et perpétuelle menace
de "Zorro" (renard), "Apucondor" (condor) et "Rey Puma" (puma). 
 

 
Tapi dans les hautes herbes où nichent ibis et ñandus,
 "el Gato de pajonal" ou Chat sauvage de la pampa (Oncifelis colocolo),
prédateur susceptible et agressif peut atteindre un mètre de longueur.

 
"Zorrino" ou mouffette (Conepatus humboldtii). Sa présence mérite un (grand) détour...


Signaux de fumet...
L'odeur pestilentielle des mouffettes leur interdit tout voisinage.
 Ce qui est aussi un privilège: elle coupe net l'appétit des prédateurs...
 

 
Le "Pichi" ou Tatou (Zaednyus pichiy): la peur le met en boule.
Cet édenté, poilu et caparaçonné de plaques osseuses, semble issu d'une ère révolue... 

 
Ils sont félins pour l'autre...
 
Et, enfin, les Pumas (Felis concolor) accusent 80 kg pour 2,50 m de longueur.
 Guanacos, lièvres et ñandus sont à leur merci...
 
 En fait, nous n'avons pas rencontré le moindre puma.
 Dommage, la carte postale était plutôt sympa, non?
(merci à John Shawiauscape/ Daniel Bruhin pour cet emprunt incontournable...)

EPILOGUE

Onze jours de marche et une journée de bateau plus tard,
 la fière satisfaction d’avoir réussi notre défi…

Grâce, sans doute, à l’intercession du fameux Indien de bronze de Punta Arenas
avec son pied magique,
qui, tout en nous préservant de tout pépin physique, nous a permis de vivre maintes émotions :

du vol pétrifiant du condor juste au-dessus de nos têtes,
 à celui, plus incongru de notre coéquipière Pépita
sortie miraculeusement indemne d’une séquence de lévitation aussi inattendue qu’intempestive
 dans la décoiffante Quebrada de los Vientos…

Et puis, surtout, même si, de bout en bout, le vent patagon est resté notre plus fidèle mais aussi,
 notre plus féroce compagnon, il nous faut bien convenir que nous avons, malgré tout,
 bénéficié de conditions climatiques assez exceptionnelles en ces lieux-là : hormis le dernier jour,
 la pluie s’est contentée de manifestations nocturnes, passées, pour la plupart, inaperçues.
La neige, quant à elle, avait pris ailleurs ses brefs quartiers d’été.

Quant au soleil, pourtant réputé pour son inconstance patente,
il nous a gratifiés de larges et bienveillantes visites, permettant à nos regards de se gaver
de toutes les splendeurs   -mêmes les plus inaccessibles-   de ce merveilleux massif austral...

 
 

Alors, merci l'Indien!...


DEDICACE


 

A Pépita, Isa, Marie-France, Louis, Eric et Jeff,
les six compagnons qui ont partagé avec moi ce trek austral en Janvier 2004,

A Marcelo Utteau (photo ci-dessus), notre guide patagon, aussi compétent qu’agréable
et dont nous avons suivi le précieux sillage entre glaces, bourrasques et torrents,

A Claudine et Michel enfin, qui, tout en ayant la téméraire inconscience
 de m’accepter alors comme guide,
 m’ont permis de bisser, onze mois plus tard (Décembre 2004) et en autonomie intégrale,
ces mêmes « aventures au bout du bout du monde »…

                                                                                Michel Coulareau.
 
Tous droits réservés concernant textes et photos.



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